samedi 21 novembre 2009

c'est la crise....



arff... nous allons maintenant rentrer dans le vif du sujet!!! L'anorexie/ boulimie a son image, ses adeptes, son visage de papier glacé...
MAIS QU'EST CE REELLEMENT?? CONCRETEMENT!!!...


Il est 23h00 et je viens de me « laver » pour la première fois de la soirée.
00h30, je rempli la bouilloire afin de préparer le 2eme lavement (l’eau chaude aide beaucoup) ; je viens d’engloutir une quantité astronomique de nourriture.
J’ai absorbée en un temps record tout ce que je pouvais jusqu’a ce que mon ventre soit gonflé, au point que tout mon corps me fait souffrir.
Comme d’habitude, je ressens le besoin irrépressible de m’arrêter et d’observer mon ventre arrondi dans le psyché.

Puis arrive l’heure du sacrifice ; le moment où mon être tout entier s’incline sous la pression des aliments contre les parois lacérées de mon estomac.
Je me précipite alors vers la salle de bain. Mes mouvement sont gauches et ralentis .Je ne peux me tenir droite tant mon ventre me tire.
Je me mouille la main gauche pour lubrifier mes doigt afin qu’ils glissent au plus profond de ma gorge sans heurts ; en même temps je me regarde dans les yeux via mon miroir et comme tous les soirs ou presque je me répète : « c’est fini je ne recommencerai plus ; je suis trop mal ! »



Quand j’expulse enfin toute cette saleté il me faut alors repérer tous les aliments presque encore intacts afin de savoir si je suis complètement propre.
Je m’arrête au moment ou je suis épuisée de pousser pour inverser le parcours de toutes ces toxines.
Je vais arrondir une dernière fois mon ventre ; cette fois cela sera avec de l’eau chaude. D’ici peu je vais réitérer le rituel décrit ci-dessus pour qu’enfin extenuée je puisse aller me coucher avec la peur qu’il reste quelque chose ; la peur que cette chose se voit le lendemain ! Que la vue de mon corps gras m’insupporte au point de me sentir mal et grosse toute la journée, m’entrainant à rester cloitrée chez moi.
Je viens d’achever le deuxième rinçage, mais j’angoisse : cela n’est pas suffisant… Et c’est reparti pour un tour ! Et malgré la fatigue je ne peux me résoudre à plonger dans les bras de Morphée tant que l’obsession prend le dessus sur la raison.

Je suis prise au piège, otage de cette maladie qui m’ôte jour après jour des fragments de vie.
Il est 1h14 ; j’ai été trop longue…. La purge est achevée, le démon exhorté mais je me sens sale et enflée.

1 commentaires:

Putanisation a dit…

et comme tous les soirs ou presque je me répète : « c’est fini je ne recommencerai plus ; je suis trop mal ! »

C'est exactement ça. On sait pourtant à quel point ça nous fait souffrir mais on ne peut s'empêcher de recommencer.

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"L'énigme d'Antigone gît dans l'absurdité apparente d'un geste qui la conduit à une mort certaine, qui sans qu'elle n'en comprenne pleinement les raisons, lui est devenue nécessaire"